Céline Notheaux
1986, Besançon
vit et travaille entre Pantin et Besançon
membre du collectif W depuis 2017
📧 notheauxceline [at] yahoo [dot] com
instagram : @celinenotheaux
—> à venir : Sprint – Espace duo. Besançon
PERFORMANCE
2022 De la montagne Ô – Médiathèque de La Ravoire
Nos outils – Fête du court métrage, W. Pantin
2021 Hommage à l’œil – Musée du peigne. Oyonnax
2020 Nos outils - Cité des Arts. Saint-Denis de La Réunion
2019 Unmanifesto - Pragovka Gallery. Prague
Banquet W- Pragovka Gallery. Prague
EXPOSITION PERSONNELLE
2022 Volet – Apnées – Metaxu. Toulon
2018 Lolus Symbolum - Openbach. Paris
2017 Pense bête et/ou memorandum - W. Pantin
2015 Portail logique - W. Pantin
EXPOSITION DE GROUPE
2022 10 ans de dessin contemporain – Ga.M. Toulon
2021 Festival Vrrraiment! – Metaxu. Toulon
Apolemia – W. Pantin
2020 Réserver - la supérette, Centre d’art contemporain de Malakoff
Ubiquitaire - sur les réseaux
Cité by night - Cité des Arts. Saint-Denis de La Réunion
2019 Extraordinary Entries 4 - Pragovka Gallery. Prague
Résidences - Cité des Arts. Saint-Denis de La Réunion
Unmanifesto, performance - Pragovka Gallery. Prague
Banquet W, performance - Pragovka Gallery. Prague
Ensorcelés - L.A.R.O. Paris
2018 Il y a des aurores (Duo show) - W. Pantin
Cycles croisées - 6B. St-Denis
2017 Les entrées extraordinaires 3 - W. Pantin
2016 Open - Galerie T2. Paris
Chambre à part - 35H. Paris
Les entrées extraordinaires 2 - W. Pantin
Jeux d’échanges - Chez Kit. Pantin
Bibliothèque - Université Paris 8 et le 6B. St-Denis
2015 Inventaire - Papier Gaché, Bibliothèque M.Duras. Paris
2014 Las salas de no-estar (Duo Show) - Centro Bajo Martin. Hijar
5Z Les entrées extraordinaires - W. Pantin
Suspended bodies - KTHC. Londres.
Fanzine! Festival - Papier Gaché, Bibliothèque M. Duras. Paris
Family business - Palais de tokyo. Paris
2013 A pedazo - Casa de la cultura. Burjassot.
Fanzine! Festival - Bibliothèque M.Duras. Paris
2012 Performance au hall de gratuité avec WOS - RIA. Bobigny
Fanzine! Festival - Bibliothèque M. Duras. Paris
2011 Coup de Jeunes - Hôtel de ville. Besançon
Physical, performance - Stade de Larians. Larians.
2010 Sculpture à Gendrey - Parc intercommunal. Gendrey
Soirée projection - Espace multimédia Gantner. Belfort
2009 Planoise tu connais ? - Centre Nelson Mandela. Besançon
Space Oddity - Médiathèque Pierre Bayle. Besançon
RÉSIDENCE
2021 Résidence Transat 2021 – Musée du peigne et de la plasturgie, Oyonnax
Résidence d’écriture collective W – Centre d’art des Moulins de Paillard
2020 Résidence à la superette – centre d’art contemporain de malakoff – avec le collectif W
Résidence en février et mars à pARTage à l’île Maurice
2019 Résidence de février 2019 à février 2020 à La Cité des Arts de Saint-Denis de La Réunion
Résidence de création avec le collectif W à la Pragovka Gallery en août à Prague.
2016 Résidence 35H – Session n° 6
BOURSE
2022 AIC DRAC Bourgogne Franche-Comté
2020 Bourse de résidence délivrée par la DAC Océan Indien
FEAC délivré par le Ministère des Outre-Mer et le Ministère de la Culture
2019 Bourse résidence LES COLLECTIFS de l’Institut Français avec le Collectif W
PUBLICATION
2020 Du son coup de glotte au A – Cahiers Métanoïa n° 169
2019 Salticidae Icius – publication de Dee Hehewerth sur les artist run space européens
2016 Haruspine – Les slips de Papa n°3
Marabout – Gros Gris n° 2
2015 Fucking JPEG pour Recto/verso Issue 03 part 2 Collective Memory
2014 Une aventure psychologique dont vous êtes le héros – Le Geuloir n° 3
Réel/effet/reflet – Artizanal n° 6
2013 7 Ã 11 min… – Blindux
Stylite – Le Geuloir n° 2
FOIRE/SALON
2022 Art Fair Dijon – Seize Mille
2019 Art en série limitée – Salon de la micro édition – FRAC. La Réunion
2016 Galeriste #1 -Colophon – Le Carreau du Temple. Paris
2014 Salon de l’estampe – Atelier Le Temporaire. Gand-Palais. Paris
CONFÉRENCE
2021 Traité de médiation générale et créative – W. Pantin
2020 La collection - Atelier de co-recherche. Centre d’art contemporain de Malakoff
This closure - International workshop on-line. Pose, Istanbul.
2019 Le collectif et l’activité artistique - Le Houloc. Aubervillier
2018 Rencontre : Pratiques d’atelier #4 - Panpan. Pantin
2016 L’artiste éditeur - Rencontre n° 1 Colophon. Main d’oeuvre, Saint-Ouen
PRESSE
2020 W Mais qui ? par Clare Mary Puyfoulhoux pour Boum!Bang! Magazine
Les curiosités esthétiques de Céline Notheaux, Le Mauricien du 30/03/20
« Wallet book » : le livre d’artiste de Céline Notheaux, Le Mauricien du 15/03/20
2015 Point d’affleurement par Clare Mary Puyfoulhoux pour Boum!Bang! Magazine
FORMATION
2019 Obtention de la carte de guide conférencier
2011 DNSEP, Mention Félicitation, ISBA Besançon
2009/2010 Échange à l’Universitad de Bellas Artes de Valencia. Espagne
2009 DNAP, ISBA Besançon
TEXTES
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Ma pratique artistique est pluridisciplinaire ; le dessin, la peinture, l’édition et la céramique sont convoqués en fonction des espaces d’expositions qui sont pensées comme des parcours symboliques. Les corpus d’œuvres qui forment les installations varient les échelles qui peuvent aller de toiles de 4 par 3 mètres à des timbres. Mon travail est reliée à mon histoire familiale qui définit mes sujets de recherches favoris que sont l’imaginaire lié au monde agricole, son déclin, les champs du savoir et la société de classe. Comment le paysans devient artiste? Comment l’ouvrière prend la plume ? Je décrirais mon univers comme éclatant, poli à la main, cryptique et comique, un peu sensuel et familier.
Céline Notheaux, Saint-Denis de La Réunion, 2019
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C’est une succession d’enchaînements, d’assemblages de mots et d’idées, un labyrinthe où l’intellectuel est sans cesse aux aguets. Céline Notheaux propose un aperçu de ses œuvres récentes, entretenant des relations secrètes qu’elle dissimule à chaque instant où l’on pensera en trouver la trace. Pas d’accès unique, seulement des indices. Le tout dans une exposition généreuse dont l’archivage, internet, l’impression et le dessin, sont les outils de création. Opérant sous forme d’obsessions, le langage de Céline Notheaux est en-deçà du régime du visuel, préférant aux discours muets des dialogues féconds mais privés.
The Giant Consulting c’est ce grand livre, type vieux grimoire, filmé en plein écran en ouverture de nombreux dessins animés produits par Disney. Sauf qu’ici ce sont trois livres, chacun se refermant sur l’autre, dissimulant le reste d’un titre, d’un récit. Le grand voile tendu et peint est placé au centre de la pièce, comme départ d’une histoire, ou plutôt de dialogues et discussions qu’entretiennent les œuvres de Céline Notheaux. Il est cet objet de désir, rattaché à une curiosité sans cesse réfrénée. Au mur qu’il tente désespérément d’éclipser, des images compilées au caractère bovin assumé, encyclopédie sans mot et/ou nourriture de l’exposition. On pourrait penser à une phase de recherche – encore en cours ? – un peu mystique et obsessionnelle, et qui s’en vanterait presque. Et pourtant ! Le héros de notre récit à peine commencé commence à laisser des traces ; si ce n’est pas déjà fait avec ces étranges fausses taches noires, un peu trop évidentes. Une certaine délicatesse qu’on reconnaît bien à Meumeu dit le Minotaure, mi-homme mi-taureau, amant transi et incompris. Demi-tour de l’autre côté du rideau, toutes les vaches de la vie de Meumeu, tendance moitié Minotaure moitié poète maudit, tendance Gérard de Nerval, sur fond de générique des « Feux de l’amour ». En dernier espoir, il délivre des lettres d’amour cachetées, dont seule la destinataire pourrait connaître le contenu.
Comme chez l’Homme, le monde amoureux bovin est un parcours semé d’embûches, nécessitant une réelle stratégie. Pour contrebalancer une nature proliférant et indomptable à l’instar de ce lierre colonisant l’exposition, Meumeu se place au centre du jeu, façon Homme de Vitruve, ou figure de l’Excuse du jeu de tarot. Grimé, une fois de plus, en Arlequin, il brouille les pistes pour que l’on se perde à son propre jeu. Sous le geste dessiné et appliqué de Céline Notheaux, Meumeu trahit, malgré le calme olympien de son visage, une certaine mélancolie, suite désastreuse d’un célibat labyrinthique.
En quelques coups d’œil sur les côtés, le mythe de Sisyphe fait surface, entrainant avec lui toute sa philosophie de l’absurde. Si comme Albert Camus on considère vaine toute recherche de sens, on ne saurait que dégringoler du rocher, celui de la connaissance ?
Frédéric Blancart, Paris, 2017, Extrait du journal de l’exposition de Pense-bête et/ou Mémorandum
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« Il y a ce que je veux te dire et ce que je te dis. L’incompréhension et le nombre d’interprétations qui en résultent. Il faudrait cependant veiller à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Céline Notheaux rit à longueur de journée. Elle rit avec la bouche, avec les dents, avec ses larmes aussi. Armée de pinceaux et de concepts, elle rit encore. Exploratrice d’une zone habituellement poussiéreuse, celle du langage encyclopédique, ou kitsch, celle des proverbes de Mamie, Céline Notheaux y installe son histoire, voit comment son épiderme réagit à la surenchère signalétique ambiante.
Diplômée d’une école d’art dont on ne trouvera pas la trace sur son site internet, elle est aujourd’hui artiste invitée à l’atelier W. Résultat d’une pratique quotidienne qui met en équilibre questions existentielles et problématiques concrètes, son travail soulage. Il ouvre sur une troisième voie qui n’est pas le silence et qui vient apaiser la tension liée à la saturation des discours. Gourmande d’anecdotes passées, Céline Notheaux vient nous raconter comment autrefois, avant le livre, les lettres s’apprenaient sur des supports vernis de corne. À la page 1986 de son encyclopédie, elle nous confesse un secret. Elle se libère sans heurts apparents et continue son chemin. Parler d’un corps de femme occasionne une plongée dans le champ lexical des fruits et légumes, des espèces (sous) marines? Très bien, c’est l’occasion d’afficher une variété de splendeurs appétissantes. À chaque fois que la peur ou l’angoisse affleurent dans le monde, l’artiste exécute une pirouette en forme de pied de nez. Les œuvres qui en résultent sont poétiques et peuvent advenir sous plusieurs formes dont l’origine est souvent le dessin.
C’est que la réponse à toute question, toute théorique qu’elle soit, est d’abord formelle. Il s’agit d’imprimer un geste. De se confronter au matériel. Le point médian entre un point A et un point B ne fait que couper la distance, il ne la réduit pas. Remplissons donc l’espace de points, ancrons-nous dans le monde en le remplissant de panneaux. La cible est un mirage mais un mirage bien utile puisqu’il indique une direction à suivre, nous empêchant de tourner en rond. Cartographie de l’absurde, le travail de Céline Notheaux n’est pas sans rappeler l’univers d’un Beckett. Prenons une citation de « Fin de Partie » par exemple: « La fin est dans le commencement, et cependant on continue. »
Souvent, la délicatesse du trait ou son inscription dans un registre quasi-enfantin, la gamme chromatique (pastel ou primaire) vient en porte-à -faux avec la thématique abordée. En résulte un espace de l’instable où l’exercice de lecture se transforme en performance, le spectateur devenant un personnage tentant de s’orienter dans un jeu de piste acrobatique et jubilatoire. Impliqué de la sorte, il ne peut d’ailleurs s’échapper des questionnements abordés qu’ils soient liés « à la fin de vie, aux croyances spirituelles, à la quête effrénée d’un ailleurs, » ou « au marché qui les entourent. » [1]
La série récente des « Interfaces » précise le propos, le localise – il en va de même avec le format de la série « Marabout »: l’endroit qu’on explore est le seuil, le revers de la médaille, le langage sous-jacent à tout visible. Reprenons pour un temps cette histoire de mystérieuse encyclopédie: l’important n’est pas tant de savoir que quelque chose se cache à la page 1986. En effet, il nous suffirait d’avoir le bon volume entre les mains et de nous diriger à l’endroit indiqué pour trouver. Ce qui importe ici est le nombre de pages toujours cachées: pendant que je consulte l’une, les autres sommeillent et m’ignorent autant que je les ignore et pourtant, rien de ce que je vois sur la page précise que je consulte n’a de sens sans les autres qui sont là et qui gonflent l’ensemble, lui donnent son allure. Toutes ces pages non consultées sont précisément ce qui me permet de croire à l’importance de celle que je consulte tout comme le verrou sur la porte me permet de croire à ma sécurité et le panneau de signalisation de croire à une objectivité de mon rapport à un certain espace que d’aucuns qualifient de public. Concluons donc en spoilant le détail d’une œuvre à venir: « Il y a une image cachée dans ce livre de la même façon qu’une phrase se dissimule entre ces mots. » [1] »
[1] propos de l’artiste
Clare Mary Puyfoulhoux, Paris, 2015, Article publié sur le site Boumbang!
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